La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH) est un texte composé d’une trentaine d’articles, qui fut adoptée par la grande majorité des États membres de l’ONU en 1948, dans un contexte traumatisant d’après-guerre. Elle définit et reconnaît officiellement nos droits fondamentaux, qui sont juridiquement intouchables dans les pays signataires.
L’article 18 se concentre sur la liberté de penser, de croire ou ne pas croire. Voici ce qu’il énonce: « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites. ». A titre d’exemple, pratiquer librement sa religion est un droit inviolable, et les États ont un devoir de respect et de neutralité à cet égard.
Aujourd’hui, la société française est imprégnée de la notion de laïcité, notamment depuis la promulgation de la loi de 1905. Fortement médiatisée et reprise dans le débat public, la laïcité apparaît “partout” et est utilisée à tout va. Elle justifie souvent des décisions prises à plus ou moins grande échelle, comme une immunité absolue. Mais que signifie réellement cette loi ?
En décembre 1905, la loi promulgue la séparation de l’Église et de l’État, et proclame la liberté de conscience, de religion, d’expression des convictions. Vous pouvez en déduire des similitudes avec la DUDH, qui reprend ces mêmes libertés dans son article 18. Effectivement, elles se rejoignent. Il y a bel et bien plus de quarante ans qui séparent ces deux textes, mais aussi quarante ans de transgressions de ces libertés, comme les génocides, les exactions et crimes de guerre lors des deux guerres mondiales, et bien d’autres…
Dès 1948, ces droits sont reformulés à l’échelle universelle par la DUDH, mais les crimes commis par la suite remettent en question son efficacité. Il serait presque impossible de faire une liste exhaustive de toutes les entorses à ces libertés depuis l’adoption de cette déclaration. Pour le cas de la France, peu de choses changent depuis cette fameuse loi de 1905.
Mais alors, la pensée, la conscience et la religion en 2023, qu’en est-il ? Il n’y a qu’à voir l’actualité pour se faire une idée de la réponse.
Les religions dérangent, et par conséquent, elles sont critiquées et rejetées dans le débat public, comme s’il y avait un souhait d'invisibiliser les croyants et pratiquants de la société. Pour ce qui est de la liberté d’expression, elle ne cesse d’être remise en question. Elle a dans certains cas trop de limites, dans d’autres elle n’a aucune frontière. On ne sait pas vraiment la définir et donc chacun jouit de cette liberté à sa guise. Alors oui, les libertés de pensée, de conscience et de religion existeny dans notre société. En revanche, la liberté de les exprimer sous une quelconque forme, elle, n’est pas toujours garantie.
Finalement et paradoxalement, on assiste à la naissance d’une nouvelle religion, celle du laïcisme. Cette nécessité absolue de neutralité envers les pensées et les croyances devient obsessionnelle, et tombe dans l’extrême. C’est presque comique sachant que c’est cet extrême que les autorités politiques se disent souhaiter combattre, en n’hésitant pas à mettre de côté tout un pan de la société.
Alors, est-ce qu’on ne tend pas vers une uniformisation de la société ? Seul l’avenir nous le dira.
Cet article a été publié dans le cadre d'un partenariat avec Radio Kalon pour le projet Podcast_inc, financé par l'union européenne.
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