Essayons de comprendre le mésusage des médicaments, mais aussi les motivations qui font passer à l'action les jeunes consommateurs.
Selon plusieurs enquêtes, la France compte parmi le plus gros consommateur de médicaments au monde, même chez les plus jeunes. Des usages qui ont tendance à se généraliser et à se normaliser partout dans le monde, créant des problèmes de dépendance, d’addiction, de trafic de médicament et plus largement de santé publique.
Pour ce public, ce consommateur qui est relativement jeune ( moins de 30 ans) et qui banalise la prise de médicament, nous retrouvons trois, voir quatre motivations différentes dans la prise et dans l’abus de ces produits
La curiosité et la socialisation secondaire ( souvent présente dans la contre-culture Américaine qui est une source d’inspiration pour beaucoup de jeunes, ou alors par nos amis/aînés au lycée par exemple).
L'automédication vis à vis d’une douleur physique, morale ou psychologique par exemple pour lutter contre des douleurs dentaires ou contre une sensation d'état dépressif (souvent présent dans nos trousses de santé ou dans les salles de bains de nos parents). La société banalise et normalise l’usage de médicaments à tout va. Sans conseil médical, l'automédication est dangereuse et débouche souvent sur des problèmes d’addiction et augmente les risques de mal être physique mental à moyen ou long terme.
La fête et la recherche de sensations fortes, qui sont conditionnées par de nombreux facteurs. La recherche de sensations fortes par les jeunes est très présente dans nos sociétés quels que soient les milieux sociaux. Il existe différentes façons d’avoir des sensations fortes, on peut voir différentes variations avec différents dégâts, dont l’abus et l’usage détourné de médicaments.
un moyen logique de répondre aux exigences de réalisation qui pèsent sur eux bien au-delà de la sphère académique
La réussite scolaire ou académique, ou réussite tout court à l’aide de médicaments permettant d'améliorer les capacités physiques ou mentales avant des examens par exemple. Pour la sociologue Maitena Milhet, c’est “un moyen logique de répondre aux exigences de réalisation qui pèsent sur eux bien au-delà de la sphère académique". Ces pratiques peuvent commencer dès le lycée et sont très présentes au sein des études supérieures notamment dans les secteurs comme le droit, la santé ou les écoles de commerce, qui sont des secteurs soit très exigeants, ou économiquement contraignants.
On peut aussi évoquer les performances sportives avec le dopage qui se répand dans les sphères non professionnelles du sport avec l’abus et l’utilisation de stéroïdes anabolisants qui ont pour but d’augmenter la masse musculaire. Certains sont même non autorisés sur les marchés Européen à cause de leur dangerosité connue ( de nombreux stéroïdes sont achetés sur les marchés chinois pour leur efficacité mais aussi pour l’absence de normes qui encadrent ces produits interdits en Europe).
Cet article a été publié dans le cadre du projet RadioLit, Education aux média pour réduire la consommation des drogues dans la communauté des migrants à Malte.
Projet financé par l'Ambassade américaine à Malte, avec les Fonds Julia Taft Refugee Funds.
Comments